« Huuuuuuuuuuuuuum… »
L’horrible son de souffrance qu’avait rejeté l’immonde créature ressemblait d’un peu plus près à celui d’un cochon égorgé que d’un taureau malfamé.
« HUuuUUuUUUuuUUm !! »
Voilà qu’il recommence encore une fois.
La situation dans laquelle il se trouvait n’avait pu être plus floue qu’en cet instant présent. Son corps avait été littéralement écrasé par il ne savait quel objet, en fait, il n’avait aucune idée de la foutue chose qui entravait son corps contre le sol, et d’une certaine manière, il n’en avait rien à cirer ; au vu de l’état dans lequel il se découvrait.
Chaque seconde de son petit moment aurait pu être une magnifique découverte, s’il s’était imaginé entouré de jolis seins de femmes bien recouvertes, oh, quoique, pas recouvertes en fait ! Mais ce fut un contraste irréaliste.
Il n’était encore que très peu conscient, son crâne ressemblait à une passoire dans laquelle un enfoiré avec mis sa chose immonde, il ne voulait pas être une passoire… Surtout si quelqu’un l’avait déjà utilisé, surtout de « cette manière ».
« Infec… te… »
Ça y était. Giggles reprit enfin contact avec la Terre. Tandis que ses yeux papillonnèrent, son champ de vision se retrouva affecté par une brume, cependant cela ne venait pas de la pièce dans laquelle il se trouvait, non, simplement de ses yeux, des yeux embrumés par il ne sait quelle merde.
« Putain de mirettes !, rétorqua-t-il avant de vouloir se frotter les yeux avec l’une de ses mains. »
Toujours au sol et encore dans un coltar monstrueux, il ne pouvait faire réellement gaffe à ce petit bruit de chainettes, dégageant les merdes de sa vision avec la main. Tout finit par devenir clair. Au sol et écrasé, il se rendit compte que la pièce était bien plus grande que celle de son appartement.
« Au moins, ça, c’est sûr, c’est pas chez moi… Putain… qu’est-ce que c’est lourd… »
Et alors qu’il se dégageait de l’armoire qui écrasait ses côtes, d’ailleurs qu’est-ce qu’il foutait écrasé par une armoire ? Il explora la pièce dans laquelle il demeurait : une salle digne de plus grands bals, avec une atmosphère tel que dans les films d’horreur, sombres, avec un faible halo de lumière qui faisait que l’on ne voyait que quelques formes comme des meubles en chanvres anciens. D’ailleurs tous mobiliers ici présents étaient vieux, tout comme les murs, portes et les quelques fenêtres à barreaux qui se trouvaient là.
« Putain de merde… mais qu’est-ce que ce foutu endroit !? Non, mais allô ? Y’a quelqu’un dans ce merdier !! Pourquoi y’a personne qui me répond dans ce bordel psychédélique de Psycho ! On dirait que je suis dans la Colline à des yeux bordel de merde !...Attends, c’était pas dans ce film… Dans lequel d’ailleurs ? Ah merde, j’aurais dû lire la Référence aujourd’hui… De plus, aujourd’hui c’est quel jour ? Quelle est la drogue qui m’a dans pareille situation… ? Je veux bien en reprendre cependant, si c’est une drogue… »
Alors qu’il attacha à lui son monologue habituel, il se stoppa net, comme immobilisé, paralysé par la stupéfaction.
« Oh ! Bordel ! De… sa mère… »
Ses yeux s’accrochèrent à la porte, où devrais-je dire, la gigantesque porte qui ornait l’entrée comme une peinture, cependant ce n’était pas la source de son… immobilité, mais bien la trace de sang qui complétait l’œuvre, du sang neuf et frais à l’odeur.
« Mais qu’est-ce que j’ai bien pu foutre la nuit dernière, si c’est bien la nuit dernière ? Aaaaaaaaaaaaaah, je suis dans une maison hantée !!!!! Faites-moi sortir de là !!!! Je vais mourir !!! Je vais sérieusement, réellement avec grande chance que cela arrive, mourir ! Attends un peu toi, mais t’es invulnérable, immortel pour ainsi dire ! Tu peux pas mourir… On ne sait jamais, on ne sait jamais ! »
Sa tête se partit de l’autre côté de la pièce, là où se tenait une porte à présent ouverte, dans un grincement déconcertant. Personne. Rien. Le néant, et alors qu’il avait voulu souffler, un rire secret, des pas rapides ; et une ombre se dessina à l’extérieur de la pièce, sans pour autant en montrer une silhouette.
« En ce moment même, je suis grave en train de… FLIPPER MA MÈRE ! »
La peur, ce n’était pas une option à son comportement démentiel, mais la peur était belle et bien installée dans le corps et le cœur de Giggles. C’était sympa… Seulement quand cela se rapprochait plus à de l’adrénaline.
« C’est de l’adrénaline… ! »
Mes excuses…
Et alors qu’il commençait à s’agiter dans la pièce, le bruit de chainette le faisait faire se concentrer plus… Qu’elle était le bruit de cette chose ? Il leva la main, sa main droite exactement.
« Je me disais bien que ma main n’était pas ma main ! »
C’était vrai, une autre main avait été menottée à la sienne, commençant d’ailleurs à bleuir, même à pâlir, mais comment s’était-il retrouvé menotté à une main et peut-être même à quelqu’un ?
« J’ai trois mains maintenant ! Je suis ! Roronoa Zorro ! Le corsaire aux trois épées, hahahahahahahahahaha ! Haha… »
Il se retrouva, malgré lui, bien vite devant la réalité : il était enfermé… Il était enfermé ? Enfermé ?
« Enfermé ? Qui a dit que j’étais enfermé ? Peut-être même que la porte est ouverte, qu’elle n’est pas fermée à double tour, voire à triple ou quintuple tour ! »
Giggles ne freina pas sa démarche et se jeta littéralement contre la porte pour tenter, à tout va, de l’ouvrir, sans succès. Et pire… Quelque chose d’invisible l’expulsa contre le mur dans face, l’écrasant d’un poids inconnu avant que le miséreux ne s’écrase sur le sol.
« Qui a dit… que la porte était ouverte ?....Pershounne.. »
Son corps se releva rapidement, sans ce coup monstrueux qu’il n’aurait retrouvé pareille forme, cette fois-ci, il était conscient et réveillé… Du moins, plus qu’il y avait quelques instants.
« Comme ça, ça m’expulse comme une merde dans les chiottes ? Ah ouais, tu veux jouer comme ça sale enflure de première ! »
Le couillon de mercenaire qu’il était commence à prendre de l’élan avant de s’écraser contre la porte, comme si une entrée pareille risquait de tomber avec un coup d’épaule.
« On sait jamais ! »
Malheureusement, cela ne fit rien, aux grands espoirs d’un idiot. La porte qui protégeait les murs le renvoyer dans les choux, ou plutôt dans le mur duquel il avait déjà pu goûter.
« C’h’tai… très bouann…. »
À terre, avalant la poussière de l’endroit, le cul en l’air, des bruits de pas se firent entendre. Giggles aurait voulu se relever, si sa flemme du moment ne l’avait pas pris au mauvais moment.
« Je te prends comme je suis sale enfoiré ! Tu toucheras pas à un seul de ses cheveux… Quels cheveux… Ah ! Tu toucheras pas à un seul de mes cheveux… Quoique j’aime les grattouilles, hein, je dirais pas non à des petits grattouilles… »
Alors que sa position laissait à désirer, il ne bougea pas d’un pouce continuant un fastidieux discours sur les façons de grattouiller les gens.