I'm on The Edge of Glory ~Ft Peter ~

Silencieux, voilà déjà plusieurs minutes que Peter Parker, assis en plein milieu de la chambre qu’il possédait encore dans la demeure de sa tante, fixait le masque de son costume Spider-Man sans en décrocher son regard. La chose qui le sortit de ses pensées fut les coups donnés par le poing frêle de Tante May contre la porte usée de sa chambre. « Peter ? » Elle avait conscience que depuis la mort de Gwen, Peter était au plus bas, bien que son moral ait doucement remonté ces dernières semaines. Elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas vu un véritable sourire sur le visage de son neveu. Il ne fallait pas croire que cela lui faisait plaisir, et loin de là même. Si elle pouvait faire la moindre chose pour l’aider à surmonter cette passe, elle le ferait sans hésiter. Après tout, elle le comprenait, elle savait ce que c’était de perdre la personne que l’on chérissait le plus ; son mari était lui-même décédé, cela fait trois ans maintenant. Ce triste événement avait dévasté la pauvre tante. Mais elle avait Peter, qui était toujours été là pour elle, pour lui remonter le moral, et laisser partir Ben. Alors, c’était son devoir de lui rendre la pareille. Ainsi, dans cet esprit, May ne laissait pas Peter seul toute la journée à se morfondre sur la tragédie qui l’avait frappé il y a de cela plusieurs mois déjà. De temps en temps, elle venait toquer à sa porte et l’appelait. Parfois, c’était pour lui demander de l’aider dans les tâches ménagères, pour aller dire bonjour à une connaissance de sa tante qui avait vu Peter pour la dernière fois lorsque celui-ci était encore haut comme trois pommes, ou pour lui dire de venir manger. Mais à part cela, Peter avait encore du mal à s’investir dans sa vie comme il le faisait autrefois. Tante May remarquait cependant qu’il commençait comme à reprendre vie. Il n’était plus aussi absent qu’il y a quelques semaines et montre enfin sa présence. Il commence à se rouvrir au monde extérieure, et encore plus qu’elle ne l’imaginait puisque derrière Peter Parker se cachait Spider-Man.

Balançant son masque dans son armoire dès qu’il entendit sa tante l’interpeller, il se releva. Il ne fallait surtout pas que Tante May se doute de quoique ce soit, il ne fallait pas qu’elle s’implique dans les histoires du justicier contre les criminels comme l’avait fait Gwen auparavant. Il se rendait compte, maintenant, de l’avertissement du père de sa défunte petite amie. Et il aurait dû tenir sa promesse, il n’aurait jamais dû impliquer sa fille dans la vie de l’homme-araignée. Et c’est une chose dont Peter s’en voudrait toute sa vie. Mais au moins, il avait appris la leçon : les proches de Peter Parker ne doivent pas s’immiscer dans les affaires de Spider-Man, à leurs risques et périls. Le jeune homme souffla, et alla ouvrir la porte à sa tante, passant la tête à travers l’entrebâillement de la porte. « Oui ? » May observa quelques secondes le visage de son neveu, remarquant que ses traits avaient considérablement changés depuis la mort de Gwen ; il n’était plus ce garçon désespéré aux traits pâles et noyés par les larmes. Son visage était rosé, et il arborait un air étonné, celui qu’il faisait lorsqu’on le surprenait en train de faire des bêtises. May eut un sourire à cette pensée, et déclara simplement. « Pourrais-tu me chercher des œufs lorsque tu sortiras ? » Peter hocha la tête tout en répondant à son sourire, posant une main sur le mur qui se trouvait juste à côté de lui pour se maintenir. « Oui, bien sûr. » Sa tante se retourna pour emprunter les escaliers, lançant d’un air lassé. « Et n’oublie pas cette fois hein ! » Peter eut un petit rire à l'intention de sa remarque, puis referma la porte, cette fois-ci enclenchant le système qui se trouvait sur celle-ci afin que personne ne puisse ouvrir. Si May avait ouvert la porte au lieu d’attendre que ça soit lui qui le fasse, il se serait fait griller, malgré ses réflexes rapides. Il ne fallait pas qu’une telle chose se produise.

En allant s’asseoir sur son lit, son regard se posa sur son placard, où le costume était jeté comme s’il s’agissait d’un vulgaire bout de tissu. Il leva les yeux au ciel, puis son attention se porta sur un bruit provenant du placard. Il se leva donc, se doutant de ce que cela pourrait être. Il empoigna son sac à dos ; le bruit venait de celui-ci. L’ouvrant, il fourra sa main dedans afin de fouiller son sac, et ressortit un talkie-walkie de la police. Celui-ci était connecté à tous les autres ; un policier le lui avait donné un jour, ou du moins l’avait donné à Spider-Man, afin qu’il soit au courant si jamais quelque chose se produisait. Il l’avait accepté en se rendant compte que ce talkie-walkie lui serait très utile pour se rendre sur les lieux des crimes, ou autre, lorsque Spider-Man devenait Peter Parker et donc n’était plus sur le terrain. L’araignée s’arrêta de bouger pour écouter attentivement l’homme à l’autre bout. « … on signale un cambriolage d’une villa en plein centre de Brooklyn, celle des ... » L’attention de Peter se décrocha du talkie-walkie ; il savait ce qu’il avait à faire maintenant. Brooklyn … Il était en général rare qu’il aille arrêter des criminels jusqu’à là-bas. Il soupira d’ennui en se rendant compte de la trotte que cela va lui faire ; si ça se trouve la police sera sur les lieux bien avant lui-même. Bon d’accord, n’abusons pas. Sans traîner plus, il se dessapa pour enfiler son costume de super-héros. Décidément, malgré les années, ce costume lui allait toujours comme un gant. S’emparant du masque qu’il avait jeté, il l’observa deux secondes avant de l’enfiler sans plus hésiter.

Finalement, Peter était arrivé plus vite qu’il ne le pensait. Il n’avait pas cherché laquelle des villas s’était faite pillée, mais plutôt le ravisseur ; c’était une chose qui le différenciait des policiers. Eux vont s’attarder sur des détails inutiles tandis que ce qui préoccupait les héros tels Spider-Man, c’était les criminels qui essayaient de s’enfuir en pensait qu’ils avaient une chance de passer entre les griffes de la justice. C’était une des choses pour laquelle les policiers aimaient les super-héros ; mine de rien, ils faisaient leur boulot à leur place, ils n’avaient pas trop à bouger ou se démener. Spider-Man avait repéré une camionnette non loin, qui partait de l’autre sens. Aucun autre véhicule  ne se trouvait là à part une ou deux voitures qui passaient de temps en temps, et il doutait fortement que celles-ci comportent les ravisseurs. Ils s’étaient donc faits démasquer tous seuls, c’était ça l’inconvénient d’agir la nuit, on ne peut pas se fondre dans la masse comparé en journée. L’araignée lâcha sa toile pour venir se poser délicatement sur le toit du véhicule.  Il s’avança à pas de loups – ou d’araignée plutôt – vers l’avant du camion, posant ses mains sur la vitre, passant ensuite sa tête à l’envers, dévisageant les criminels. « Dites-moi, vous devez transporter une fortune … ! Ça vous dirait de me la passer et de vous faire passer les menottes ? » Il regarda à nouveau ses cibles. L’air béat de celles-ci ne le surprit pas réellement, et il se doutait parfaitement qu’ils n’allaient pas se rendre comme ça, à sa simple demande. « Non ? Mince alors, tant pis pour vous. » Il tendit les bras vers deux lampadaires qu’ils dépassaient tout juste pour laisser apparaître une toile de chacune de ses mains afin qu’elles se collent aux barreaux de fer, luttant grâce à sa force surhumaine pour faire arrêter le camion. Celui-ci ralentit, jusqu’à finalement se stopper, comme il le souhaitait.